Dirty Conscience Index du Forum Dirty Conscience

Projet de T-RPG Amateur


 
 FAQFAQ   RechercherRechercher   Liste des MembresListe des Membres   Groupes d'utilisateursGroupes d'utilisateurs   S'enregistrerS'enregistrer 
 ProfilProfil   Se connecter pour vérifier ses messages privésSe connecter pour vérifier ses messages privés   ConnexionConnexion 

.::Terre Promise::. (fanfiction FF7 avec Elena)

 
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Dirty Conscience Index du Forum -> Vos créations
Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant  
Auteur Message
Haschatan
Novice


Inscrit le: 27 Juil 2004
Messages: 11
Localisation: Rennes

MessagePosté le: 28 Juil 2004 15:54    Sujet du message: .::Terre Promise::. (fanfiction FF7 avec Elena) Répondre en citant

En voilà une rubrique qu'elle est bien dans ce forum ! Je mets donc ma dernière fic FF7. Ca se passe juste après la fin du jeu (après la chute du Météore).
Bonne lecture !




Terre Promise



“Et dans le sacrifice,
Les deux êtres d’air se retrouveront.
Et dans leur union originelle,
Ils accompliront la promesse,
Et, au-delà de la haine,
Guideront tous les hommes vers la Lumière.“




Chapitre 1


"Kenshu…"
Le jeune homme se retourna précipitamment et regarda dans la direction du futon où se dormait sa mère, ou plutôt du morceau de couverture à moitié calciné où elle était emmitouflée. Tout allais bien ; elle s’était juste agitée dans son sommeil. Qualifier l’état de sa mère de "bon" était peut-être un bien grand mot, mais Kenshu s’efforçait de penser qu’ils s’en étaient tout de même bien tirés. Très bien même… La petite centaine de survivants à la catastrophe avait déjà déserté la ville.
Kenshu remonta finalement sur le promontoire métallique (vestige d’un immeuble de la plaque supérieure) qui lui servait d’observatoire, et c’est un Midgar en ruine qui s’offrit à lui. Depuis la catastrophe, il avait pris l’habitude de se poster là et de regarder le soleil se coucher, par delà les débris encore fumant de se qui était autrefois la plus grande métropole du monde. Mais c’était aussi la plus grande escroquerie du monde, avec ces réacteurs qui asséchaient les réserves énergétiques de la Planète. Et Kenshu se dit que l’arrivée de cette météorite sur la ville avait au moins eu une utilité… Le soleil continuait de descendre dans le ciel, derrière l’épais nuage de poussière en suspension dans l’air. Avant, quand il vivait dans les taudis, il n’avait jamais vu le soleil. Il assistait à présent au cinquième coucher de soleil de sa vie. Dire qu’il y une semaine, il ignorait jusqu’à l’existence même de cet astre… Plus il le regardait, plus cela le fascinait. Comment quelque chose d’aussi gros pouvait se mouvoir comme ça, en lévitation dans les airs ? Comment se fait-il qu’il dégage autant de lumière ? C’était tout bonnement inexplicable. Et chaque jour, il réapparaissait pour refaire exactement le même circuit que la veille. Cette grosse boule orange faisait à Kenshu l’impression d’un œil géant qui l’observait et qui le réprimandait. "Tu es un meurtrier, et pour la peine, je ne vais plus te lâcher !" Kenshu était rongé par la culpabilité. Il avait préféré fuir seul que d’attendre sa famille. Le résultat était sans appel : tout le monde était mort. Tous écrasés sous la plaque de taule rouillée qui faisait office de toit pour leur petite cabane. Seule restait sa mère, mais elle était bien mal en point ; sa cage thoracique avait été écrasée par la plaque et chacune de ses inspirations émettait un atroce sifflement. Kenshu avait survécu, et c’était bien là sa punition : il devait rester en vie pour souffrir du poids de son erreur jusqu’à la fin de ses jours. Et le soleil, ce regard sans cesse braqué sur lui, était là pour le lui rappeler, chaque heure, chaque minute qui passait…
Kenshu embrassa du regard ce qui restait de Midgar. Cette ville qui s’étendait autrefois sur une centaine de mètres de hauteur ne réduisait aujourd’hui plus qu’à quelques mètres. Il fallait bien dire que le choc avait été phénoménal. Moindre mal (si l’on pouvait faire pire…), la météorite avait explosé en plein vol, juste au dessus de Midgar. Un phénomène inexpliqué l’avait arrêté alors qu’elle était à quelques dizaines de mètres en l’air. Elle avait alors explosé dans un grand éclair vert que même les habitants du plus profond des taudis avaient du voir. Ensuite, on aurait dit que le temps s’était arrêté et avait proclamé quelques secondes de silence. Puis, ce fut l’Apocalypse. Le sol avait paru se soulever, faisant décoller absolument tout à quelques mètres au-dessus du sol. Puis, tout était retombé dans un fracas abominable. Cela avait eu pour conséquence de soulever un nuage dense de poussière, et les quelques personnes qui n’étaient pas mortes écrasées par les décombres moururent asphyxiées.
Pour supporter toute la plate-forme supérieure de Midgar, on avait utilisé des pylônes métalliques extrêmement solides. Lors de la catastrophe, ils étaient tous tombés vers le centre de la ville, formant ainsi une charpente à toute épreuve. Ainsi, les seuls survivants étaient des habitants des taudis, et à présent, ces pylônes formaient une sorte d’infrastructure protectrice, et c’était précisément là que Kenshu avait décidé de s’installer avec se mère, et d’attendre que son état de santé ne se stabilise. Le deuxième jour, tous les survivants y étaient réunis. Ceux qui étaient resté dans le reste de la ville avaient sûrement devenir fous, à cause de l’atroce puanteur que dégageaient les cadavres mêlés aux cendres. C’était aussi pour cette raison qu’ils avaient décidé de fuir ces endroits.
Maintenant que cinq jours s’étaient écoulés, il n’y avait plus personne hormis eux. Tout le monde avait fui cet amas de débris fumant pour partir s’installer ailleurs et se reconstruire une vie ailleurs. Partout sauf ici… Il est vrai que tout avenir semblait compromis dans ce charnier où l’odeur des cadavres se faisait de plus en plus insistante. Et Kenshu se dit que s’il n’y avait eu sa mère, il aurait déserté cet horrible endroit depuis bien longtemps. En secret, il pris la décision de le quitter dès que l’heure de sa mère serait venue. Et, non sans éprouver un pincement au cœur, il était bien conscient que cela ne tarderait pas…


*******


Elena venait tout juste de se réveiller. Elle enfouit la tête sous son oreiller et s’étira de tout son long. Le placard de sa modeste chambre était immaculé des tâches que la lumière du soleil formait en traversant les volets de la fenêtre. Dehors, les oiseaux de la forêt semblaient également s’être réveillés, particulièrement une chouette dont le hululement était particulièrement joyeux.
Dans un élan de bonne humeur et de motivation, Elena se leva d’un bond et ouvrit en grand les deux battants bleus des volets. La lumière de jour inonda soudain abondamment la pièce. Elena détourna le regard quelques instants. Une fois que ses yeux se furent habitués à cette lumière vive, elle fit le tour du paysage du regard. Le soleil était assez haut dans le ciel, ce qui expliquait sa forte luminosité. Et Elena se dit que, en fin de compte, les oiseaux devaient s’être levés bien avant elle… Sous ses yeux, le jardin de la propriété s’étendait sur quelques mètres. Il était jonché de fleurs et de légumes plantés sans aucune recherche d’ordre. Une petite clôture de bois fragile cernait ce petit jardinet ; mais cela était bien symbolique car, au village, tout le monde se connaissait bien et il n’y avait rien à craindre de son voisin. En face de sa fenêtre, Elena pouvait admirer la vastitude d’une plaine d’un vert éclatant. Sur la droite, il y avait les montagnes de Nibelheim et ses neiges éternelles. Enfin, à gauche, s’étendait un bois profond qui, si on parvenait à le traverser sans s’y perdre, pouvait nous mener directement à Canyon Cosmo. Pas de doute, on était bien à Debyu. Et décidément, cela changeait bien de Midgar.
D’ailleurs, cela faisait maintenant huit jours que Midgar n’était plus. S’y Elena se penchait au maximum par sa fenêtre et regardait vers la droite, elle pourrait voir un panache dense de fumée marron témoignant de la violence du choc du Météore, qui s’était écrasé sur la mégalopole. Mais, elle n’avait aucune envie de le faire ; le souvenir de tous ses amis Turks ayant certainement péri dans ce désastre était encore trop vif dans sa mémoire et trop douloureux pour qu’elle ait envie d’y réfléchir. C’était d’ailleurs la raison pour laquelle elle était revenue s’installer chez ses parents : oublier. Oublier sa vie passée au service de la ShinRa, et à présent détruite à jamais. Elle n’avait pas le choix, elle devait absolument oublier tous ses amis et collèges. Tseng, Rude, Reno et tous les autres… Ils étaient tous morts, cela ne faisait aucun doute. Ils étaient tous restés à Midgar, mais elle, elle a survécu. Tout simplement parce qu’elle a eu la chance de pas s’être trouvée au QG de la ShinRa à ce moment là. En effet, elle avait été envoyée sur le Continent du Nord, en mission de reconnaissance. Et oui ! Même à cette époque là, la ShinRa piétinait et n’avait que très peu d’éléments en main pour localiser géographiquement avec précision la position de Séphiroth. Elena ayant été jugée comme la plus "passe-partout" par ses supérieurs, elle avait été envoyée pour questionner les autochtones des environs du village d’Icicle. Très sûre de la qualité de sa défense, la ShinRa avait préférée attendre l’arrivée du Météore, pour le neutraliser à leur manière. Mais l’armement défensif de la Corporation n’était visiblement pas aussi puissance qu’elle voulait bien le faire croire à tous ses subalternes. Si tous les Turks et Soldats y croyaient dur comme fer (la remise en cause de la parole d’un supérieur était synonyme de mise à mort chez la ShinRa !), Elena, quant à elle, avait la profonde conviction que les forces mises en jeu était colossales et dépassaient de très loin l’entendement humain. Elle était en secret convaincue qu’il était totalement impossible d’arrêter cet astre monstrueux. Chez les Turks, la loyauté et le respect de sa mission et de ses supérieurs étaient plus forts que tout. Et c’était donc à contrecoeur qu’elle était partie accomplir sa mission. Oh, elle avait bien essayé de raisonner ses collègues. A sa proposition de fuir la ville, Tseng avait répondu : "Tu sais bien que c’est impossible. Je préfère être tué par ce machin violet plutôt qu’être mis à mort par cet enfoiré d’Eidegger." Et Dieu sait qu’il n’avait pas tort… Il y avait deux raisons à cela. Premièrement, être accusé par le chef des Turks et du Soldat aurait été un déshonneur. Ensuite, Heidegger étant un petit barbu grassouillet, ç’aurait été une réelle honte. Mais, le problème était que c’était sous les ordres de ce même petit gros qu’étaient les Turks.
Mais tout cela était fini à présent. La ShinRa avait présumé de ses forces et était détruite au jour d’aujourd’hui. Mais Elena n’avait aucun regret. Elle savait qu’elle n’aurait, de toutes manières, rien pu y changer. La ShinRa dépassait les hommes et Séphiroth dépassait la ShinRa. C’était là que résidait la différence entre la vraie puissance et l’illusion de la puissance. Elena en était, à présent, parfaitement consciente. Une nouvelle vie commençait pour elle et elle n’allait pas la gâcher en pensant à tout ceci. Elle n’y était pour rien, voilà tout.


*******


Voilà trois heures que Kenshu avait quitté sa cabane improvisée au milieu des débris encore fumants. Il ne s’était pas trompé ; sa mère était morte la veille, le huitième jour après la catastrophe. Il marchait, ou plutôt titubait, à pas lents, encore sous le choc de ce que lui avait avouée sa mère avant de rendre l’âme. Avant même qu’elle ne l’appelle pour lui annoncer la nouvelle, Kenshu avait pressenti l’événement. Il n’arrivait pas à exprimer son pressentiment. Il avait juste eu l’impression que l’atmosphère était bien plus pesante et grave que les autres jours. En se penchant au chevet de sa mère, il avait remarqué que celle si était d’une blancheur excessive, cadavérique. Elle s’était tournée vers lui, les yeux clos.
"Mon fils, lui avait-elle murmuré à l’oreille d’un filet d’une voix presque éteinte. Ton père et moi t’avons chéri comme si tu étais notre vrai enfant. Nous ne t’avons pas adopté parce qu’il le fallait, mais nous savions bien que c’était notre destin. Notre situation était déjà difficile, mais nous avons tout fait pour t’offrir une enfance digne de ce nom. Maintenant va. Une nouveau départ t’attend…"
"Ma…"
Kenshu n’avait pas eu le temps de répondre. Elle était déjà morte, et était partie dans un soupire, le sourire aux lèvres. Sous le coup du choc, il était tombé sur ses fesses, la bouche bée et les yeux écarquillés. Il avait du faire un effort in commensurable afin de se remettre sur pied et de réfléchir rationnellement à ce qu’il venait d’entendre. Sa première réaction fut d’accuser sa mère et de lui en vouloir de ne rien lui avoir dit. Il avait alors ressenti en lui un vide atroce, synonyme d’une enfance où on l’avait trompé tout le temps, où on lui avait donné l’illusion d’une vie heureuse. Puis, constatant que s’apitoyer sur son sort ne lui apporterait rien de bon, il avait décidé de relativiser. Comment était-il possible qu’il n’ait rien remarqué ? C’était sans aucun doute parce qu’il avait reçu la meilleure des enfances qu’il pouvait recevoir… Sur cette dernière réflexion, il avait tourné les talons et s’était mis en quête d’une pelle (ou de tout autre outil y ressemblant) afin d’offrir à sa mère (car elle l’était bel et bien malgré tout) une sépulture digne de ce nom.
Une fois ceci accompli, il s’était lourdement endormi à même le sol, à la limite de l’évanouissement. Le travail avait été conséquent, et creuser sous un soleil de plomb en respirant une atmosphère où flottaient en permanence des particules de poussière ne transcendait pas Kenshu dans ses performances physiques. En plus de choc émotionnel, il était bon pour une bonne nuit de sommeil bien réparatrice. Et pour la première fois depuis la catastrophe, il n’avait pas admiré le soleil se coucher.
Dès son réveil, Kenshu décida de partir au plus vite. Il savait que s’il traînait encore plus ici, il n’aurait le courage d’abandonner le cadavre de sa mère, même s’il avait bénéficié d’une inhumation soigneuse.
Durant la première heure de son trajet à pied, il avait traversé la partie qui se situait à l’aplomb des bureaux administratifs de la ShinRa (l’immeuble qu’on appelait autrefois la Tour ShinRa). Ce lieu ayant été inhabité, le voyage était peu pénible et il n’eut pas à traverser un charnier ; uniquement des tas de vitres brisées, de poutrelles métalliques et d’épaves de matériel électronique et informatique.
Mais, depuis environ une demi-heure, il avait pénétré dans ce qu’étaient autrefois les taudis. Et, cette fois-ci, le constat était autrement plus difficile à supporter. Le paysage n’était plus qu’un tas de briques et de béton. Visiblement, les plaques métalliques soutenant la structure supérieure de la ville n’avaient pas cédées d’un coup, mais s’étaient détachées d’abord d’un côté pour pendre, suspendues à la "Pizza". Puis, tout s’était écroulé… C’était sûrement ce qui avait sauvé Kenshu : la plaque située au-dessus de sa maison n’avait pas cédée d’un coup, mais était tombée en se balançant sur un côté et donc en tombant plus loin. Kenshu se dit qu’il devait marcher dans l’une de ces zones.
A la grande surprise de Kenshu, il constata qu’il ne marchait pas dans un champ de cadavres, comme il l’avait pensé. En effet, tous les cadavres étaient sans doute ensevelis sous les décombres, ou bien ils échappaient à sa vue. Mais, ce qui était sûr, c’est qu’ils étaient tous bel et bien morts. Une insupportable odeur rance de viande périmée le laissait présager… Cette odeur ne lui avait tout d’abord pas paru arriver violemment. Mais, depuis quelques minutes, elle était tout bonnement insupportable. Cette odeur s’insinuait insidieusement en vous sans que vous ne le remarquiez. Mais, quand vous vous en rendiez compte, il était trop tard : vous étiez déjà au bord de l’évanouissement.
Kenshu sentit son diaphragme se contracter violemment. Il plia les jambes et se pencha en mettant les mains sur ses genoux. Et, dans un soudain sursaut qui lui tordit violemment la nuque, il vomit. Essoufflé, il garda, horrifié, le regard fixé sur la pâte marron qu’il venait de laisser tomber sur le sol. Mais, en réalité, ceci lui fit grand bien. Il se sentait vidé de tous ses maux et rempli à nouveau de motivation et d’entrain : il était hors de question de pourrir dans ce charnier gigantesque.
Depuis le début, Kenshu avait décidé de suivre le soleil. Nous étions le matin ; il se dirigeait donc vers l’est. Mais ça, il ne le savait pas ; les habitants des taudis ignoraient tout du monde extérieur. Kenshu savait que le diamètre de la ville (qui était en fait circulaire) était d’environ quinze kilomètres. Partant du centre de la ville, il avait donc sept kilomètre et demi à parcourir en tout. Il conjectura qu’il lui restait environ cinq kilomètres. Au rythme où il allait, il en avait bien pour quatre heures encore, au minimum. Il estima sa sortie de la ville sur les coups de quinze heures. Et, c’est remotivé qu’il continua de suivre le soleil.


******


Depuis qu’elle vivait à nouveau chez ses parents, Elena se sentait requinquée et motivée comme jamais. Revenir vivre à la campagne, ses racines, lui avait fait un bien fou et lui avait permis d’oublier l’absence de ses amis. Cela avait été dur au début et elle avait beaucoup culpabilisé. Mais, après tout, ne valait-il pas mieux tenter de profiter de sa vie plutôt que de s’apitoyer sur son sort ? Et c’est dans cet état d’esprit qu’elle avait décidé de venir revivre quelques temps avec ses parents, ici, à Debyu. Quelques temps seulement, car Elena était convaincue qu’elle était investie de la mission de protéger les gens. Elle devrait donc ensuite absolument trouver un emploi dans le domaine de la sécurité. En effet, la ShinRa était à présent détruite, ce qui signifiait que l’organisation des Turks n’existait plus non plus et qu’elle venait de perdre son travail. Elena refusait catégoriquement de rester ici, loin de toute grande ville, à ne rien faire. Il fallait absolument qu’elle retourne gagner sa vie d’elle même. A à peine vingt cinq ans, il était hors de question qu’elle dépende de quelqu’un, et encore moins de ses propres parents ! Mais, il était nécessaire qu’elle reste ici se ressourcer quelques semaines, sinon quelques mois. Et puis, après tout, un peu de temps auprès de ses parents ne ferait de mal à personne. Au contraire, ses parents paraissaient même très enjoués de voir leur fille revenir à la maison après tant de temps. Il est vrai que, en temps normal, Elena ne revenait voir ses parents que deux ou trois fois par ans, distance oblige. En effet, Midgar se trouvait exactement à l’opposé de Debyu, sur le globe.
"Tu m’accompagne à l’écurie Elena ? lui demanda son père en débarrassant la table d’un air gai. C’est qu’il faut les nourrir ces bêtes !" Cinquante quatre ans et en pleine forme… Juste deux touffes de cheveux blancs au dessus des oreilles laissaient présager de son âge. Mais, il se portait globalement extrêmement bien. Il avait passé toute sa vie à la campagne et les travaux des champs avaient l’air de l’avoir admirablement conservé. C’était un homme volontaire et quand il était investi d’une mission quelconque, il l’exécutait dans les moindres détails, soucieux de la qualité de son travail. C’était un perfectionniste et sa présence dans un groupe d’homme suffisait à motiver le reste de la troupe. Motivé, il l’était aujourd’hui, d’autant plus qu’Elena avait tout son temps à lui consacrer.
"Oui, bien sûr !" répondit-elle joyeusement, heureuse à l’idée de passer une après-midi calme et paisible.
"Bien ! Alors, allons-y… tout de suite ! répliqua-t-il sur un ton conclusif tandis qu’il se dirigeait déjà vers la porte d’entrée.
Elena le suivit en hâte. Voilà ce qu’était bien le principal défaut de son père : la précipitation. Mais, vu sa gaieté, elle ne pouvait décemment pas le lui reprocher aujourd’hui.
"Oh ! Et n’oubliez pas de passer à la poste pour moi !"
Elena pris bien note de la requête de sa mère, et partit rejoindre son père qui était déjà dehors à l’attendre.
"Allez ! On ne traîne pas !" plaisanta-t-il.
Elena finit d’enfiler son manteau en trottinant et arriva à hauteur de son père. Celui-ci marchait d’un pas décidé, les mains profondément enfouies dans les larges poches de son anorak et le menton caché derrière la fermeture éclair.
Malgré un ciel dégagé de tout nuage, le vent était violent et glacial. Au loin brillaient les glaciers des montagnes de Nibelheim. Elena frissonna au souvenir de ce qui s’était passé dans cette ville. Mais c’était du passé et, à présent, ce village devait être désert. Elle chassa de son esprit ces idées d’un mouvement de tête. Alors qu’elle allait entamer la conversation avec son père -à propos du temps, de son chocobo ou de toute autre chose, cela importait peu- elle vit celui-ci se raidir soudainement et prendre un air grave.
"Elena, tu sais… commença-t-il à voie basse et en gardant ses mains dans ses poches, ce qui signifiait généralement qui allait dire quelque chose d’important. Ca nous fait vraiment très plaisir que tu sois de nouveau parmi nous… On voudrait vraiment que tu reste…"
"Papa… Tu sais bien que…"
"Non ! Ne me dis pas ça !" réagit-il violemment.
Il y avait dans sa voix quelque chose de terriblement désespéré. Il avait l’air d’être parfaitement conscient qu’Elena viendrait à partir inévitablement un jour ou l’autre. D’ailleurs, elle les avait prévenus à maintes reprises : à la moindre proposition, elle n’hésiterait pas à retourner dans la vie active et donc à les quitter une nouvelle fois. Elle ne voulait pas leur faire de faux espoir et elle avait donc préféré le leur annoncer dès le début, même si cela devait les blesser. Et cela avait l’air d’être le cas…
Le père d’Elena s’éloigna, bougon, en direction de l’écurie de chocobos de Debyu.
"Je vais à la poste…" dit quand même Elena, mais elle doutait que son père ne l’ait entendu. Il était déjà loin…
Elena fit donc demi-tour et marcha en direction de la vieille poste. C’était le bâtiment le plus ancien du village. C’est autour d’elle que le maire à réussi, il y a plus de cinquante ans, à bâtir un petit pâté de maison qui s’était aussitôt élargit pour former une sympathique bourgade.
Elena poussa un battant de la porte en bois massif. Elle débouchait sur une grande pièce où s’alignaient plusieurs tables longues sur lesquelles plusieurs personnes rédigeaient des cartes et autres lettres. C’était devenu une tradition au village, tout le monde écrivait ses lettres à la poste. Elena n’avait jamais su déterminer d’où venait cette habitude. La pièce était plongée dans une pénombre que les lampes de chevet disposées sur les tables n’arrivaient pas à éclairer. Cela donnait une atmosphère de calme et de travail.
Elena s ‘avança vers le guichet, mais un tract agrafé à un panneau d’affichage interpella son attention. Le papier blanc était petit et carré. En en-tête de celui-ci, on pouvait apercevoir un petit logo : un losange rouge. On pouvait y lire, en lettres jaunes : ShinRa Electric Power Company. Elena fit un bond en arrière. La ShinRa !! Elle n’avait donc pas disparu. Comment était-ce possible ? En un éclair, toute la courte carrière de Turk de la jeune fille défila dans son esprit. Elle se remémora tous les bons moments qu’elle avait passé en compagnie de ses collègues. Mais, elle avait du quitter sa province natale et donc ses parents pour intégrer le fameux conglomérat. D’accord, la Corporation n’était pas toujours animée de bons sentiments, mais c’était plus fort qu’elle, et son sens du devoir pris le dessus sur ses sentiments. Elle dégrafa l’affiche du panneau de liège et prit connaissance de son contenu. On l’y invitait à rejoindre les rangs de la ShinRa…
_________________


Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Visiter le site web de l'utilisateur MSN Messenger
Gros Dino
Soit...
Soit...


Inscrit le: 17 Juil 2006
Messages: 139
Localisation: Bar-le-Duc

MessagePosté le: 28 Juil 2004 22:23    Sujet du message: Répondre en citant

Ouch, c'est long. Je lirais ceci quand j'aurais le temps, promis Moqueur
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Visiter le site web de l'utilisateur Adresse AIM MSN Messenger
Haschatan
Novice


Inscrit le: 27 Juil 2004
Messages: 11
Localisation: Rennes

MessagePosté le: 29 Juil 2004 15:13    Sujet du message: Répondre en citant

Ben accroche toi parce qu'il y aura une bonne douzaine de chapitres ! J'ai bientôt fini le deuxième (j'ai écrit le premier y'a déjà quelques temps) et il fera environ 12.000 mots.
_________________


Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Visiter le site web de l'utilisateur MSN Messenger
Montrer les messages depuis:   
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Dirty Conscience Index du Forum -> Vos créations Toutes les heures sont au format GMT + 1 Heure
Page 1 sur 1

 
Sauter vers:  
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum


Powered by phpBB © 2001, 2005 phpBB Group
Traduction par : phpBB-fr.com