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Manchot 13
Productions



UNIVERS


  Quelles sont les principales sources d'influence du projet Dirty Conscience ?

  Dirty Conscience est une réunion disparate de joyeux drilles venus de tous les horizons esthétiques. Fans de manga, de jeux vidéo, de science-fiction, de philosophie, de cinéma d'animation..., se sont retrouvés aux alentours d'un idéal commun de création, sous-tendu par un certain nombre de figures tutélaires. Nous puisons notre inspiration essentiellement dans la littérature SF anglo-saxonne -surtout Philip K. Dick et William Gibson, du manga cyberpunk -Akira forever. Comme tout univers futuriste, la société anchorienne -Anchor étant la planète où se déroule l'aventure, est l'incarnation emblématique d'un monde postmoderne. C'est ce qui nous a amené à échafauder notre monde autour de la philosophie de Gilbert Simondon pour la culture technicienne, de Gilles Deleuze pour la structure rhizomatique de la société, de Jean Baudrillard pour sa théorie de la simulation, de Michel Foucault pour les formes pernicieuses du pouvoir pastoral et la triptyque savoir/pouvoir/vérité, base de tous les totalitarismes larvés, et bien entendu de Jean-François Lyotard, théoricien du postmodernisme.

  Bon, cet étalage de références, outre le relent de pédanterie qui en émane, à quoi vous sert-il ? Comment se présente l'univers de Dirty Conscience

  Je vois déjà dans l'agressivité crasse de la question un voltairisme qui ne dit pas son nom. Dirty Conscience sait faire bonne œuvre de ces influences pour créer une totalité cohérente que l'on peut appeler sans fanfaronner une civilisation. Pour arriver à cet état de cohérence interne, il nous a fallu établir toute la genèse de la planète anchorienne -plusieurs siècles d'histoire, suivant ainsi les règles sacro-saintes de la dialectique hégélienne. Tout part d'un rapport maître-esclave qui n'est pas sans rappeler le monde païen des sociétés divisées en caste. Puis, par le travail acharné des esclaves et la domination progressive d'une nature hostile, la structure de la société anchorienne subit plusieurs mutations irréversibles et les divers ordres politiques se sont donc succédés -tribalisme, féodalité, démocratie moderne, pour arriver à une technoculture postmoderne.

  Vous l'aurez compris, la société anchorienne, au moment où débute le jeu, est une société gangrenée par l'oubli des origines, des antiques valeurs qui ont structuré sa floraison civilisationnelle. Un parfum de nihilisme vacille constamment dans l'atmosphère. La plèbe connaît une régression néo-tribale, avec une dispration de la conscience de classe -malgré la présence pesante d'un syndicat ouvrier clandestin et terroriste, et l'apparition de groupuscules centrés autour de l'appartenance ethnique, religieuse ou sociologiques de ses membres. Parmi eux, quatre gangs sèment la terreur et prospèrent grâce aux importants marchés des stupéfiants, du proxénétisme et de toutes sortes de rapines. Dans ce chaos, végètent également ce qu'on appelle des Corporations. Importants conglomérats économico-industriels qui se livrent une concurrence féroce, sans aucun respect pour la loi, qu'un gouvernement aveugle peine à faire respecter. La majorité de la population, qui n'aspire qu'à une vie simple et paisible, ne trouve aucune reconnaissance dans le dur labeur nécessaire à une survie décente. Fatalité dialectique : la confrérie, religion prédominante qui a su, avec un fin machiavélisme, tissé d'étroits liens enserrant l'ensemble de la société, de la population qui trouve du réconfort dans la rêverie en un au-delà paradisiaque au gouvernement, content de trouver un excellent pis-aller pour établir son emprise sur les masses silencieuses, encore persuadés d'être libres. Elles vivent en effet sous une démocratie parlementaire réduite au simple simulacre médiatique.

  L'aliénation est un maître-mot dans Dirty conscience. J'en veux pour preuve :

- Aliénation religieuse : la confrérie contrôle le peuple en promouvant une religion de soumission et d'ascèse, promettant la vie éternelle à ceux qui sauront se montrer dociles.

- Aliénation économique : une grande partie de la population s'échine dans les usines de Spill -énergie fossile primordiale qui sustente tous les réseaux techniques de la ville, qui pullulent dans la conurbation d'Alboris -la capitale d'Anchor. Un syndicat fantoche feint la défense des ouvrier, nourrissant un peu plus l'illusion d'une liberté formelle.

- Aliénation urbaine : Alboris est une mégalopole cyclopéenne, à l'urbanisme oppressant. Pas d'agora, pas de parcs, point de lieux espacés qui permettraient l'installation d'une intersubjectivité féconde, d'une authentique chaleur humaine entre les anchoriens. Seuls des entrelacs de ruelles, de routes, de chemins de traverses ratissent la cité. Une banlieue infinie de barres de béton emmure un centre-ville hautement sécurisé où il ne vaut mieux pas musarder, au risque de se faire repérer par l'œilton noir-violet d'une caméra de sécurité, qui alertera dans la micro-seconde une escouade des forces de l'ordre
- Aliénation technologique : La technique quadrille l'ensemble du monde anchorien. la télématique, la biométrie et l'informatique de pointe sont mis au service du rhizome de gouvernance corporations/confrérie/gouvernement pour éroder à coup de caméras de surveillance, de bases de données pléthoriques et d'informations erronées toute possibilité de voir émerger le concept de liberté.
- Aliénation spirituelle et idéologique : la criminalité, sous la férule des gangs, ne laisse que peu d'espoir en l'existence à la population désemparée. les valeurs qui avaient formé l'unité du peuple se sont totalement perdues et plus aucun critère philosophique ne semble en mesure d'assurer la vérité d'une doctrine. Le pouvoir en place, par sa domination radicale, use de toutes les méthodes incitatives -mass-media, ou coercitives -répression policière, pour museler toute parole libre et subversive. Le climat d'anomie généralisée entretenu par les coups répétés des gangs -pouvoir criminel, des corporations -pouvoir économique, de la confrérie -pouvoir religieux et idéologique, et du gouvernement -pouvoir politique et policier, font de la société anchorienne une société totalitaire à masque démocratique. Voilà en substance l'atmosphère qui prévaut dans les charmantes artères alborissoises. L'office du tourisme tenu par Mourad Najar vous est grand ouvert.